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Comment aider une femme victime de violences conjugales ?

Dernière mise à jour : 13 juil. 2022

Cette année 2020, si particulière en raison des deux confinements, nous n’avons jamais autant parlé des violences conjugales dans les médias. Que ce soit à la télévision, à la radio ou sur les réseaux sociaux, les messages de campagnes gouvernementales sur les violences conjugales n’ont jamais été aussi nombreux et les outils n’ont jamais été autant développés : application mobile, code d’urgence à la pharmacie, point de sécurité à Carrefour...

Pourtant, lorsque la situation nous touche personnellement parce qu’elle touche notre amie, notre sœur, notre mère ou notre voisine, la situation nous dépasse, nous sommes nous-même perdues et nous ne savons pas comment l’aider.

Dans cet article, aujourd’hui, je souhaitai vous donner quelques conseils pour aider une femme victimes de violences, en distinguant deux situations.


Si une femme victime de violences conjugales vient se confier à vous :

Tout d’abord, je vous inviterai à donner du crédit à sa parole en lui disant « je te crois ». Cette simple phrase, qui parait anodine est extrêmement importante car elle permettra à la victime d’être rassurée et de se sentir en sécurité avec vous, un sentiment et une sensation qui lui sera nécessaire pour vous parler et pour ensuite agir.

Rappelez-lui, ensuite, que ce n’est pas de sa faute et que la loi punit les violences. Vous pouvez lui dire une phrase telle que : « tu n’y es pour rien, c’est lui le responsable ». Lorsque l’on est victime de violences conjugales, on a perdu tous nos repères, car l’auteur des violences a souvent tendance à justifier son comportement et renverser la responsabilité en accusant la victime de l’avoir provoqué par exemple (« c’est de ta faute si je t’ai tapé », « si tu ne m’avais pas parlé, je ne t’aurais pas insulté…»). Les victimes, bien qu’elles n’y soient pour rien, ressentent alors de la culpabilité. Afin de rééquilibrer sa pensée, il est donc important de lui rappeler que personne ne mérite d’être violentée et que la loi est de son côté.

Enfin, il est important de la rassurer et lui montrer qu’elle peut compter sur vous et des professionnels. Par exemple, vous pouvez lui dire : « je suis là si tu as besoin, il existe des solutions : des professionnels peuvent t’aider : association, avocat, juge… »

Quoiqu’il arrive,

- Gardez au maximum un lien avec la victime car l’isolement et la honte la conduisent à ne pas parler de ce qu’elle vit au quotidien et ne pas demander d’aide, ce qui conditionne pourtant sa chance d’en sortir.

- Ne la culpabilisez pas : si elle ne veut déposer plainte ne la forcez pas, c’est qu’elle n’est pas prête : l’emprise explique cette réaction qui est scientifiquement démontrée. Si vous la brusquez, cela pourrait conduire à ce qu’elle ne revienne plus vers vous pour demander de l’aide et à ce qu’elle s’isole encore plus.


Si vous assistez à une scène, entendez des bruits (ex. vous entendez votre voisine crier à l’aide) :

- Soit, vous intervenez directement. Il n’est pas nécessaire d’être très courageux : en allant frapper à la porte, cela dérangera l’auteur, donc le fera cesser.

Mais si vous craigniez des représailles ou que cela dégénère, ne prenez pas de risque.

Personnellement, de mon expérience, je n’ai jamais vu un auteur de violences conjugales s’en prendre aux personnes qui venaient secourir une victime, et inversement, plusieurs femmes ont pu être secourues grâce à l’aide de voisin.

- Soit, vous faites appel aux services de police ou si vous n’osez pas, vous appelez le service d’aide spécifique

Les numéros et contacts importants sont :

o 17 : la police

o 3919 : numéro national d’écoute, informe et oriente : gratuit et anonyme

o 119 : pour enfance en danger (si des enfants sont présents au domicile)

A titre d’information, si vous n’intervenez pas ou n’appelez pas les secours, vous vous rendez coupable du délit de non-assistance à personne en danger, un délit puni de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende (article 223-6 du CP).

Il s’agit évidemment plus d’une question de solidarité et d’humanité...


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